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4- L’empoisonneuse d’Ercé-en-Lamée. La récompense

Introduction

« Pour avoir la paix chez lui » Avant son mariage, Jean Marie profite de bonnes opportunités…

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« Pour avoir la paix chez lui »

Avant son mariage, Jean Marie profite de bonnes opportunités et arrondit un patrimoine déjà conséquent. Mais en décembre 1901, à cours de disponibilités, il ne peut honorer ses engagements, notamment cette dette contractée au mois de juillet.

Il y aurait bien une solution, encore faut-il que Clémentine accepte…

« Mon mari m’a dit que si j’avais voulu vendre mon bien, nous n’aurions pas eu besoin d’emprunter. Il est vrai que je ne possède actuellement rien, ayant encore père et mère. Mais ceux-ci auraient pu nous céder leur bien contre une rente. J’avais refusé cette combinaison ».

Fort contrarié, Jean-Marie reproche à Clémentine son manque de soutien. Une chance, les sœurs Raimbaud consentent à lui prêter mille francs. Il en faudrait deux mille. 

Il ira voir la veuve Barré.

Clémentine accepte de cautionner ce premier emprunt mais sous conditions. « Ma signature était engagée et j’éprouvais des craintes pour le cas du décès de sa part. Je l’ai prié de me faire une reconnaissance de son engagement à l’occasion de cet emprunt. Mon mari m’a dit qu’il me récompenserait ».

La version des sœurs Raimbaud est toute autre : Le 31 décembre, « deux billets ont été faits et signés par Bretagne, sa femme a signé sans difficulté. Elle nous encourageait par ses belles paroles, ma sœur et moi, à lui prêter de l’argent. Bretagne a peu causé, c’est sa femme qui dirigeait les affaires ».

La récompense

« Le lundi 20 janvier, mon mari m’a prié de l’accompagner à Bain et m’a dit qu’après avoir régler ses affaires avec les Gaigeard, il me ferait donation de ses biens. C’était généreux de sa part. Je ne lui ai pas demandé pourquoi il me faisait cette donation. Il ne me l’a pas dit mais j’ai cru que c’était pour me décider à signer le billet d’emprunt chez la veuve Barré.

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« Vers onze heures du matin, je suis partie d’Ercé en voiture avec mon mari et mon beau-père François Gaigeard pour Bain de Bretagne, aux fins de signer un bail chez Me Lepennetier. La mère de mon mari nous louait des biens provenant de la succession de son mari dont elle avait l’usufruit ». Vers trois heures de l’après-midi, nous sommes retournés chez le notaire. Mon mari a dit au notaire qu’il voulait me donner tous ses biens ».

Maître Lepennetier, quelque peu surpris par la démarche « leur fait remarquer qu’ils sont très jeunes et qu’une donation est une chose très sérieuse, qu’ils pourraient avoir des enfants. Mais ils insistèrent, la femme surtout, qui en parlait comme si elle ne devait jamais avoir d’enfant ».[1]

Cabinet du juge d’instruction

 – « Et le notaire a constaté que c’est vous qui insistiez pour cette donation»

La jeune femme, qui n’est pas à une contradiction près affirme : 

–  « même en entrant chez le notaire qu’il y était décidé. Je n’avais pas envie des biens de mon mari. Je ne l’ai pas poussé ce jour-là à faire donation ».

Un des témoins instrumentaires requis par loi confiera au même juge : « J’étais frappé de cette insistance de la femme, surtout à dire qu’elle n’aurait pas d’enfants ».

Une voisine rapportera ces curieux propos tenus par Jean-Marie : « J’aimerais mieux avoir l’amitié de mon beau-frère et de sa mère que leur haine ».

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Sources :

Archives départementales d’Ille-et-Vilaine : 2 U 1321, dossier de procédure, Clémentine Perrin.

Crédits :

Carte postale Bain de Bretagne. archivesrennes. https://www.creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/deed.fr

Notes :

[1] En cas d’existence d’enfant(s), une donation est réduite à la moitié en usufruit des biens meubles et immeubles.

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